Travaux Dirigés N°8
Graphes simples : Application
EL METHNI M.
Problème :
Le concept de graphe équilibré a été introduit par le psychologue Heider pour étudier les tensions pouvant surgir au sein d’un groupe de personnes liées par une relation (groupe de travail, parti politique, équipe …). Pour illustrer une telle situation on peut considérer un groupe de personnes dans lequel deux individus ont soit une relation favorable soit défavorable soit neutre. Par relation favorable on entend, par exemple, « les deux personnes peuvent travailler ensemble », ou « les deux personnes partagent le même avis » etc. Par relation défavorable on entend, par exemple, « les deux personnes ne peuvent pas travailler ensemble », ou « les deux personnes ne partagent pas le même avis » etc. En l’absence des deux cas « favorable » et « défavorable » la relation est considérée comme neutre. Cartwrigh et Harary ont contribué à la formalisation et à l’étude mathématique de telles situations.
L’objet de ce problème est de modéliser ce genre de situations et de répondre à un certain nombre de questions. (Interprétation et éventuellement aide à l’organisation des groupes).
On appelle graphe signé un graphe simple G=(S,A)
dont chaque arête est munie soit d’un signe «+» traduisant une
relation favorable entre les deux sommets de cette arête soit d’un signe «-»
traduisant une relation défavorable. L’absence d’arête entre deux sommets
traduit la neutralité.
Une chaîne est dite positive si elle comporte un nombre pair d’arêtes
négatives (signées négativement), elle est dite négative dans le cas
contraire.
Exemple :
(a,d) ;
(b,d) ; (b,c) sont trois couples de
sommets en relation favorable
(a,b) et (c,d) sont deux couples de
sommets en relation défavorable
(a,c) est un couple neutre
La chaîne adbc est positive, la chaîne adbcd est négative
Le cycle adba est négatif, Le cycle adcba est positif.
On dit qu’un graphe signé est équilibré si tous ses cycles élémentaires sont positifs.
1) a) Donner, à un isomorphisme près, tous
les graphes complets signés à trois sommets. Indiquer les équilibrés.
b)
En analysant ces graphes à trois sommets, donner une interprétation, en terme
de relation entre individus et effet sur le groupe, de la définition d’un
graphe équilibré.
2)
Signer par des «+» et des «-» le graphe ci-contre de telle manière à avoir
trois graphes équilibrés et trois graphes qui ne le sont pas. Vérifier
« intuitivement » que votre interprétation d’un graphe équilibré et
« raisonnable ».
3)
Indiquer les graphes équilibrés parmi les suivants et retracer les en mettant
en évidence une partition de l’ensemble des sommets S en deux
sous-ensembles S1 et S2 tels que toute
arête positive a ses deux sommets dans le même sous-ensemble et toute arête négative a un de ses sommets dans
un sous-ensemble et l’autre dans l’autre sous-ensemble.
4) On se propose de montrer que pour
un graphe équilibré les quatre propositions suivantes sont équivalentes :
(i) Le graphe est équilibré
(ii) Tous les cycles sont positifs
(iii) Deux chaînes ayant les mêmes extrémités sont de même signe
(iv) Il existe une partition de l’ensemble des sommets S en deux sous-ensembles S1 et S2 tels que toute arête positive a ses deux sommets dans le même sous-ensemble et toute arête négative a un de ses sommets dans un sous-ensemble et l’autre dans l’autre sous-ensemble.
a) Montrer que (i) (ii). Indication : Par
l’absurde en considérant le plus court des cycles négatifs.
b)
Montrer que (ii) (iii).
c)
Montrer que (iii) (iv). Indication : On
considère l’ensemble S1 formé de la manière suivante :
On place un sommet quelconque dans S1.
Supposons avoir placé n sommets dans S1, un autre
sommet s sera placé dans S1 s’il n’existe aucune
chaîne négative ne le joignant à aucun des n sommets placés dans S1.
Le reste des sommets constituent S2.
d)
Montrer que (iv) (i).
5) Quelles
applications peut-on envisager de l’équivalence : (i) (iv) ?
6) Ecrire un programme réalisant cette partition. (Dans un langage de votre choix).