Définition 1
: Etant donné un couple d’entiers
naturels (n,p)N*×N*, on appelle matrice à
coefficients réels la donnée d’une suite finie double de nombres réels (aij) i=1,…,n
j=1,…,p.
On présente une telle matrice sous la forme d’un tableau à n lignes et p
colonnes.
aij est le terme général de la matrice, i est l’indice de ligne et j l’indice de colonne. les
nombres aij sont les éléments (ou termes ou coefficients)
de la matrice. Une matrice à n lignes et p colonnes et de terme général aij est dite de format n×p et est notée A=(aij) i=1,…, n j=1,…, p. Ou encore A=(aij) s’il n’y a pas d’ambiguïté sur n et p.
On note Mn×p(R) l’ensemble des matrices
de format n×p à coefficients réels.
Cas particuliers :
· (a) Si p=1 et n>1 : On dit que A est une matrice colonne. Une matrice colonne est
dite colonne nulle si tous ses coefficients sont nuls. Elle est
dite non nulle dans le cas contraire. Une matrice colonne est
souvent appelée vecteur colonne.
On note Rcn
l’ensemble des matrices colonnes à n lignes à coefficients réels.
On appelle matrices colonnes canoniques (ou vecteurs colonnes
canoniques) les matrices colonnes ei
dont tous les termes sont nuls sauf le terme situé à la ième ligne,
et ce dernier vaut 1
· (b) Si n=1 et p>1 : On dit que A est une matrice ligne. Une matrice ligne est dite ligne
nulle si tous ses coefficients sont nuls. Elle est dite non nulle
dans le cas contraire. . Une matrice ligne est souvent appelée vecteur ligne.
On note Rlp
l’ensemble des matrices ligne à p colonnes à coefficients réels.
On appelle matrices lignes canoniques (ou vecteurs ligne canoniques)
les matrices lignes fj
dont tous les termes sont nuls sauf le terme situé à la jème
colonne, et ce dernier vaut 1
· (c) Si n=p=1 : La matrice A=(a11) est identifiée à a11
· (d) Si i=1,…, n j=1,…, p aij
= 0 : On dit que A est la matrice
nulle. On la note 0n×p
(ou 0 et on dit zéro)
· (e) Si n=p
: On dit que A est une matrice
carrée. Au lieu de dire de format n×p, on
dira d’ordre n.
On note Mn(R)
l’ensemble des matrices carrées d’ordre n à coefficients réels.
· (f) Si n=p
et i ≠j aij = 0 : On dit que A est une matrice diagonale. On
note
A = diag(a11, a22,…, ann).
· (g) Si A = diag(a, a,…, a) : On dit que A est une matrice scalaire.
· (h) Si A = diag(1, 1,…, 1) : On dit que A est la matrice identité et on note A=In ou encore A=I. On utilisera aussi une notation pratique : A = (δij) où δij est le symbole de Kroneecker défini par : δij = 1 si i=j et δij = 0 si i ≠j
· (e) Si n=p et i >j aij = 0 : On dit que A est une matrice triangulaire supérieure
· (j) Si n=p et i <j aij = 0 : On dit que A est une matrice triangulaire inférieure
Définition 2
: Deux matrices A=(aij) et B=(bij) sont égales si :
(1) A et B sont de même format
(2) i=1,…, n j=1,…, p aij
= bij
Remarque 1 : Soit A=(aij)Mn×p(R). On désigne par Ai = (ai1 ai2 … aip) les n lignes de A et par les p colonnes de A. La matrice A peut être considérée comme une suite finie de n lignes et notée ou comme une suite finie de p colonnes et notée A =(A1 A2…Ap)
Définition 3
: Etant données deux matrices A=(aij)
et B=(bij) de même format, leur somme est la matrice C=(cij)
de même format, dont le terme général cij
est donné par :
i=1,…, n j=1,…, p cij = aij+bij
On note : C = A+B
L’opération qui à deux matrices A
et B associe leur somme C est appelée addition.
Proposition 1 : Mn×p(R) muni de l’addition est un groupe commutatif
Autrement dit : l’addition est une loi de composition interne dans Mn×p(R) vérifiant les propriétés suivantes :
· (a) L’addition est commutative : pour tout A et B éléments de Mn×p(R) A+B = B+A
· (b) L’addition est associative : pour tout A, B et C éléments de Mn×p(R) A+(B+C)= (A+B)+C . On écrira donc A+B+C.
· (c) L’addition admet un élément neutre : pour tout A élément de Mn×p(R) A+0 = 0+A = A
· (d) Toute matrice A admet une matrice opposée : AMn×p(R) BMn×p(R)
A+B
= B+A = 0. On note B = -A.
Définition 4
: Soit λR et A=(aij)Mn×p(R) le produit de A par λ est la matrice C=(cij) de
même format que A, dont le terme
général cij est donné par
:
i=1,…, n j=1,…, p cij
= λaij On note : C = λA
L’opération qui à une matrice A
et à un réel λ associe leur produit C = λA est appelée Produit par un scalaire.
Proposition 2 : Soit (λ,μ)R2 et A=(aij) et B=(bij) deux éléments de Mn×p(R) alors on a :
· (a) λ(μA) = (λμ)A on écrira λμA
· (b) (λ+μ)A = λA+μA
· (c) λ(A+B) = λA+λB
· (d) 1A = A.
Propriétés 1 : AMn×p(R) on a :
· (a) 0A = 0
· (b) A+A+…+A = nA
· (c) -1A = -A ce qui permet de définir la soustraction : A-B = A+(-B)
Définition 5 : Soit λ1, λ2, … λk, k nombres réels et A1, A2, … Ak k éléments de Mn×p(R). L’expression λ1A1 + λ2 A2 + …+ λkAk est une combinaison linéaire des Ai.
Définition 6 : Soit λ1, λ2, … λk, k nombres réels et A1, A2, … Ak k éléments de Mn×p(R). L’ensemble de toutes les combinaisons linéaires des Ai est appelé ensemble engendré par les Ai. On le note [A1 , A2 , …, Ak] ou encore Gen(A1 , A2 , …, Ak).
Définition 7 : k matrices A1, A2, … Ak de Mn×p(R) sont dite liées ou linéairement dépendantes si l’une des ces matrices s’écrit comme combinaison linéaire des autres.
Définition 8
: Soit A1, A2,
… Ak, k
éléments de Mn×p(R). On dit que ces k matrices sont linéairement
indépendantes ou libres si :
λ1A1 + λ2
A2 + …+ λkAk = 0 λ1
= λ2 = …= λk = 0
Remarque 2 : Les deux définitions précédentes se généralisent évidemment aux lignes et colonnes d’une matrice.
Définition 9
: Etant données deux matrices A=(aij)
de format n×p et B=(bjk) de format p×q le produit de A et B
(dans cet ordre) est la matrice C=(cik) de format n×q dont le terme général cik est donné par : i=1,…,n k=1,…,q
On note : C = AB
Proposition 3 : Sous réserve que les conditions sur les nombres de lignes et de colonnes sont satisfaites on a les propriétés suivantes :
· (a) 0A = A0 = 0
· (b) La multiplication des matrices n’est pas commutative : AB≠BA (si AB=BA on dit que A et B commutent)
· (c) La multiplication des matrices est « associative » : A(BC)= (AB)C. On écrira donc ABC.
· (d) La multiplication des matrices est « distributive » sur
l’addition:
pour tout A, B et C A(B+C)=
AB+AC.
· (e) λR A B λ(AB)=(λA)B. On écrira λAB.
· (f) Si n=p alors A=(aij)Mn(R). AIn = InA=A. On dit que In est l’élément neutre pour la multiplication.
Théorème 1 : Soit A=(aij) de format n×p, B=(bjk) de format p×q et C=(cik)=AB leur produit, alors on a:
·
(a) Les lignes de C
sont des combinaisons linéaires des lignes de B. Plus précisément :
i=1,…,n où les aij
sont les coefficients de la ième ligne de A
·
(b) Les colonnes de C
sont des combinaisons linéaires des colonnes de A. Plus précisément :
k=1,…,q où les bjk sont les coefficients de la kème
colonne de B
Définition 10
: Soit A=(aij) de
format n×p .
On appelle transposée de A la matrice B=(bij) de
format p×n dont
le terme général bij est
donné par :
i=1,…,p j=1,…,n bij = aji On note : B = tA
Proposition 4 : Soit λR et A et B deux matrices vérifiant les bonnes conditions sur les nombres de lignes et de colonnes. Alors on a :
· (a) t(tA)=A
· (b) t(A+B)= tA+tB
· (c) t(λA)=λ tA
· (d) t(AB)=tB tA