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V. Applications

V-1. Généralités

 

Dans toute la suite E, F et G désignent trois ensembles.

 

Définition 1 : On appelle correspondance fonctionnelle de E vers F une partie C de l’ensemble produit E×F telle que pour tout x de E il existe un et un seul y de F tel que (x,y)C.

 

Remarque 1 : Souvent on peut représenter une correspondance fonctionnelle par un diagramme sagittal, par un diagramme cartésien ou encore par une matrice.

 

Définition 2 : On appelle application f de E dans F la donnée d’un triplet (E, F, C ) où E et F sont deux ensembles et C une correspondance fonctionnelle de E vers F.
E est appelé domaine de définition de f  (on dit aussi source ou ensemble de départ)
F est appelé codomaine de f  (on dit aussi but ou ensemble d’arrivée)
C est appelé graphe de f

 

Notation 1 : si f est une application de E dans F on écrit : f : E  F
Pour tout x de E, si y est l’élément de F pour lequel (x,y)
C on écrit y = f(x) et on dit que y est l’image de x par f et que x est un antécédent de y par f. On note : f : x  y = f(x).
Les applications de E dans F forment un ensemble que l’on note
F(E,F) ou encore FE.

 

Définition 3 : On dit que deux  applications f et g de E dans F sont égales si (xE) f(x)=g(x)
et on note f = g.

 

Cas particuliers :

Si E=F l’application identique ou identité est l’application de E dans E notée IdE et définie par : (xE) IdE(x)=x
S’il n’y a pas d’ambiguïté sur E on note plus simplement
Id.

Si AP(E) et F={0,1} on appelle fonction caractéristique de A ou indicatrice de A l’application de E dans F, notée  χA et définie par :  

Si pour tout x de E on a f(x) = y0 où y0 est un élément donné de F, on dit que f est constante.

 

Définition 4 : Soit fFE, AP(E)   et BP(F
On appelle image directe de A par f et on note f(A) l’ensemble :
                   f(A)={ yF | (xA) (y=f(x))}
Si A=E   f(E) est appelé image de f et noté Imf.
On appelle image réciproque de B par f et on note f
-1(B) l’ensemble :
                   f
-1(B)={xE | f(x)B}

 

Remarque 2 : Si F’ est une partie de F telle que f(E)F’, on peut définir une nouvelle application  en posant pour tout x  E   on dit alors que  est l’application induite par f. Par abus de notation on la note aussi f, mais attention aux confusions !

 

Propriétés 1 : Soit fFE, AP(E) , BP(E) , CP(F) et DP(F)

Af -1(f(A))

AB  f(A)f(B)

f(AB)=f(A)f(B)

f(AB)f(A)f(B)

f(f -1(C))C

CD f -1(C)f -1(D)

f -1(CD)=f -1(C)f -1(D)

f -1(CD)=f -1(C)f -1(D)

 

V-2. Composition des applications

 

Définition 5 : Soit E, F et G trois ensembles, fFE et gGF
On appelle composée de f et g on note gοf l’application de E dans G définie par :
                    (xE) (gοf)(x)=g(f(x))

Remarque 3 :

En général gοf  et fοg n’existent pas toutes les deux

Si elles existent et si E  F elles n’appartiennent pas au même ensemble

Si E=G  gοf  et fοg existent toujours et appartiennent au même ensemble mais en général elles ne sont pas égales.

 

Proposition 1 : Soit E, F, G et H quatre ensembles, fFE , gGF et hHG On a :

(hοg)οf=hο(gοf)        associativité

fοIdE=IdFοf=f     (IdE: élément neutre à droite ; IdF: élément neutre à gauche)

 

V-3. Injection, surjection et bijection

 

Définition 6 : Une application f : E  F est injective (ou est une injection) de E dans F si tout élément y de F admet au plus un antécédent.
une application f : E  F est surjective (ou est une surjection) de E sur F si tout élément y de F admet moins un antécédent.
une application f : E  F est bijective (ou est une bijection) de E dans F si tout élément y de F admet un et un seul antécédent. (f est à la fois injective et surjective).

 

Définition 7 : Soit E et F deux ensembles et AP(E).

L’application iA : A  E définie par : (xA) iA(x) = x est injective et on l’appelle l’injection canonique de A dans E.

Soit f : E  F . L’application fοiA : A  F est appelée la restriction de f à A. On la note f/A

 

Proposition 2 : Soit E, F et G trois ensembles, f FE et g GF. Alors on a :

Si f et g sont injectives, alors gοf est injective.

Si gοf est injective, alors f est injective.

Si f et g sont surjectives, alors gοf est surjective.

Si gοf est surjective, alors g est surjective.

 

Proposition 3 : Soit E et F deux ensembles et f FE.
Alors les conditions suivantes sont équivalentes :

f est bijective

Il existe une application g : F  E et une seule telle que l’on ait gοf = IdE et fοg = IdF .

 

Définition 8 : Soit E et F deux ensembles et f FE bijective. On appelle application réciproque de f et on note f  -1 l’unique application de F dans E vérifiant : f -1οf = IdE et fο f -1 = IdF .

 

V-4. Applications inverses

 

Définition 9 : Soit f : E  F et g : F  E deux applications telles que la composée gοf soit définie. Si gοf=IdE on dira que f est un inverse à droite de g et que g est un inverse à gauche de f . Si gοf=IdE et fοg=IdF on dira que f est un inverse de g (et par conséquent g est un inverse de f ).

 

 

Théorème 3 : Une application (dont le domaine de définition est non vide) est injective si, et seulement si, elle admet un inverse à gauche et surjective si, et seulement si, elle admet un inverse à droite.

 

 

Corollaire 2 : Soit f : E  F alors les propriétés suivantes sont équivalentes :

f est bijective

f admet à la fois un inverse à gauche g et un inverse à droite h.

f admet une application réciproque.
Quand c’est le cas, deux inverses quelconques (à gauche, à droite ou bilatères) de f sont égaux. L’unique inverse de f (noté f -1) est bijective et (f -1)-1=f.

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