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(Extrait d’un examen de Statistique descriptive L1)
EXERCICE II : Reproduction sociale
Une étude sur la maltraitance a montré que sur 100 enfants 10 subissent une maltraitance (de la part de leurs parents). Une enquête approfondie a permis de constater que les parents de 60 enfants parmi ces 100 ont également subi une maltraitance dans leur enfance et que parmi les 10 enfants maltraités 8 ont des parents maltraités dans leur enfance.
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Enfants |
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Maltraités |
Non maltraités |
Total |
Parents |
Maltraités |
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Non maltraités |
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Total |
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100 |
1) Quel est le nombre d’enfants qui ne sont pas maltraités parmi ces 100 ?
2) Quel est le nombre d’enfants dont les parents n’ont pas subi une maltraitance dans leur enfance?
3) Quel est le pourcentage de parents maltraités qui sont devenus maltraitants ?
4) Compléter, en le reproduisant, le tableaux ci-contre :
5) Calculer le χ2 en détaillant toutes les étapes
6) (facultative : +1
point)
Pensez-vous que les parents maltraités ont tendance à reproduire la même
chose ? Argumenter votre réponse.
Quelques réponses : commentaires de David Renaudie
Question 6 :
· « Par contre, les parents qui maltraitent leurs enfants ont généralement été eux-mêmes maltraités (80%). On peut supposer que les 20% restants qui maltraitent leurs enfants sans avoir été eux-mêmes maltraités dans leur enfance, le sont, d’une autre manière, peut-être plus insidieuse, dans leur vie professionnelle. »
Réponse du correcteur (non écrite sur la copie) : « Où travaillent vos parents ? »
· « Les chiffres répondent oui. Sur 10 enfants maltraités, 8 ont des parents qui furent victimes de maltraitances. Les comportements violents sont-ils des atavismes ? Une blessure narcissique s’opère chez l’individu maltraité. Privé d’une douce enfance, il reproduit le schéma sur sa descendance, en avançant l’argument : « ça a été bon pour moi, ce le sera pour toi. » Déni de la souffrance engendrée, sublimation du père/mère tortionnaire en modèle d’éducateur, haine intériorisée mais véritables motifs. »
Réponse du correcteur : « Oui, mais non. Hélas pour vous, les données dont cet exercice fait l’objet, cruels et vibrants rappels à la réalité des chiffres, sont autant de véritables Attilas aveugles à votre verve littéraire. En effet, une analyse statistique moins superficielle conduit précisément à la conclusion contraire de votre érudit échafaudage psychologique (cf détails sur la valeur du Chi-2 et de la question 3° en correction). Cela aurait certainement illuminé votre propos et offert au correcteur le motif suffisant pour vous accorder les points de cette question, dont votre traitement original reste fort intéressant au demeurant. »