III-1 Généralités:
Définition 1
: Etant donné un ensemble fini non
vide S muni d’une relation binaire R antiréflexive
(irréflexive) et symétrique. On désigne par A
l’ensemble des paires de couples de
points en relation. On appelle graphe simple la donnée du couple G=(S,A). S
est appelé ensemble des sommets du graphe et A est appelé ensemble des arêtes du graphe simple G.
Le graphe simple particulier G=(S,)
est appelé graphe discret.
Définition 2 : Le nombre de sommets d’un graphe simple est appelé ordre du graphe , on le note ord(G) ou |G|. Le nombre d’arêtes d’un graphe simple est appelé taille du graphe , on le note tail(G). On parlera d’un (n,p)-graphe pour désigner un graphe d’ordre n et de taille p.
Définition 3
: On considère un (n,p)-graphe
simple G=(S,A). Etant donnée une
arête a= sisjA,
on dit que si et sj sont les extrémités de A, que A relie (ou passe par) si et sj.
Les sommets si et sj sont alors dits adjacents
(ou voisins) on dit aussi qu’ils sont incidents à l’arête a ou que l’arête a est incidente à si
et sj. Un sommet qui n’a
pas de voisin est dit isolé. Deux arêtes sont adjacentes si elles
sont incidentes à un même sommet. Si deux sommets quelconques de G sont toujours adjacents on dit que le
graphe est complet et on note Kn.
Définition 4
: A tout (n,p)-graphe simple G=(S,A) on associe sa matrice d’adjacence
M(G).
C’est la matrice carrée d’ordre n M(G) = (mij) dont les lignes et les colonnes sont indexées par S et définie par :
Définition 5 : A tout (n,p)-graphe simple G=(S,A) on associe sa matrice d’incidence I(G). C’est une matrice de format n×p I(G) = (αij) 1≤i≤n ; 1≤j≤p dont les lignes sont indexées par S et les colonnes par A et définie par : αij = nombre de fois où le sommet si est incident à l’arête aj.
Définition 6
: Etant donné un (n,p)-graphe
simple G=(S,A) et sA
on appelle degré de s et on
note deg(s) (ou d(s)) le nombre d’arêtes de A incidentes à s. Le degré d’un sommet isolé est nul.
Définition 7 : Un (n,p)-graphe simple G=(S,A) est dit k-régulier si tous les sommets de G sont de degré k. Si k=3 le graphe est dit cubique.
Définition 8
: sS
est dit pair si d(s) est pair,
impair sinon
Corollaire 1 : Dans un (n,p)-graphe simple G=(S,A) le nombre de sommets impairs est pair.
Définition 9
: Dans un graphe simple G=(S,A)
considérons deux sous-ensembles S’S et A’
A. On dit que H=(S’,A’) est un sous-graphe de G si pour tout arête a de A’ les extrémités de a sont dans S’.
Définition
10 : Soit G=(S,A) un graphe simple et S’S, on appelle sous-graphe engendré
par S’ le graphe H=(S’,A’) où A’ est l’ensemble des arêtes de G
ayant leurs deux extrémités dans S’.
On note G-s le sous-graphe engendré par S’=S-{s}.
Définition 11
: Soit G=(S,A) un graphe simple et A’A, on appelle graphe partiel engendré
par A’ le graphe H=(S,A’). On note G-a le graphe partiel
engendré par A’=A-{a}.
Définition 12
: Soit G=(S,A) un graphe simple. Si s
et s’ sont deux sommets non adjacents
de G on définit le graphe G+a
en ajoutant l’arête a=ss’ au graphe G. G+a = (S,A’) avec A’=A{a}.
Définition 13
: Etant donné deux graphes simples G1=(S1,A1)
et G2=(S2,A2) on appelle réunion de G1 et G2
le graphe G=(S,A) où S=S1S2 et A=A1
A2 . On note G=G1
G2
Définition 14
: Soit G=(S,A) un (n,p)-graphe simple et Kn=(S,A’) le graphe complet dont l’ensemble
des sommets est S. On appelle complémentaire
de G le graphe où
Définition 15
: Soit G=(S,A) un graphe simple. On appelle chaîne une suite finie de
sommets si, si+1,…, si+m
telle que pour tout j 0≤j≤m-1
si+j si+j+1A. On notera c=[ si, si+1,…, si+m].
L’entier m s’appelle la longueur
de la chaîne et on écrit m=l(c). Le sommet si est appelé extrémité initiale de la chaîne, le
sommet si+m
est appelé extrémité finale de la chaîne. Lorsque si = si+m
, on dit que la chaîne est fermée et on l’appelle cycle en si.
On convient qu’en chaque sommet sk
on a un cycle [sk] de
longueur 0.
Un chaîne de longueur ≥1 dont toutes
les arêtes sont distinctes est dite simple.
Un chaîne de longueur ≥1 dont tous les
sommets (sauf éventuellement si
et si+m)
sont distincts est dite élémentaire.
Un cycle simple est une chaîne simple fermée ayant au moins trois
arêtes.
Un cycle élémentaire est une chaîne élémentaire fermée ayant au moins
trois arêtes (seuls les deux sommets d’extrémité sont identiques).
Remarque 2 : Toute chaîne élémentaire est simple.
Proposition 1 : Dans un graphe simple G=(S,A) s’il existe une chaîne du sommet s au sommet s’, alors il existe une chaîne élémentaire de s à s’.
Théorème 5 : Soit G=(S,A)
un graphe simple avec S={s1, s2, s3, …, sn} et M = (mij) sa matrice d’adjacence. On note le terme général de Mk, k
N*.
Alors
est le nombre de chaînes de longueur k joignant si à sj.
III-2 Graphes isomorphes:
Définition
16 : Etant donné deux graphes simples
G=(S,A) et G’=(S’,A’), un isomorphisme de G
sur G’ est une bijection de S sur S’ telle que deux sommets si
et sj sont adjacents dans G si et seulement si leurs images
(si) et
(sj) sont deux sommets
adjacents dans G’.
Remarque 1 : La bijection
de S sur S’ induit une bijection Φ de A
sur A’ donnée par :
Proposition 2 : La relation « est isomorphe à » est une relation d’équivalence.
Proposition 3 : si deux graphes simples G1=(S1,A1) et G2=(S2,A2) sont isomorphes alors ils ont la même taille et le même ordre.
Proposition 4
: si deux graphes simples G1=(S1,A1)
et G2=(S2,A2) sont isomorphes alors s
S1
deg(s)=deg(
(s)) où
est un isomorphisme entre G1 et G2
.
Définition 17 : Un invariant de G est un nombre associé à G qui est le même pour tout graphe isomorphe à G.
III-3 Graphes connexes:
Définition 18 : Un graphe simple G=(S,A) est connexe s’il existe toujours une chaîne entre deux sommets quelconques de G.
Proposition 5 : Dans un graphe simple G=(S,A) la relation binaire R définie sur S par s R s’ si et seulement si il existe une chaîne de s à s’ est une relation d’équivalence.
Remarque 3 : La relation d’équivalence R engendre une partition de S en k parties S1, S2, …, Sk.
Définition 19 : On appelle composantes connexes du graphe simple G=(S,A) les sous-graphes Gi engendrés par les Si.
Soit G=(S,A)
un graphe simple. Pour s et s’ deux sommets de G on pose :
Théorème 6 : Si G est connexe alors la fonction d: S2 → R est une distance sur S.
Définition 20 : Un géodésique de s à s’ est une chaîne de s à s’ de longueur d(s,s’).
Définition 21 : Le diamètre δ(G) d’un graphe connexe G est la longueur du plus long géodésique de G.
Définition 22
: L’excentricité e(s) d’un sommet s est le nombre e(s)=max d(s,s’) s’S.
Définition 23
: Un centre de G est un sommet s d’excentricité minimum.
c.a.d un sommet s tel que e(s)=min e(s’)
s’S.
Définition 24 : Le rayon de G est l’excentricité d’un centre de G. On note r(G).
Définition 25
: Soit G=(S,A) un graphe simple connexe (d’ordre ≥2). Un sommet s est un point
d’articulation de G si G-s
est non connexe.
Une arête a est un pont de G si G-a est non connexe.
Définition 26
: G
est non séparable s’il n’admet aucun point d’articulation.
Un bloc de G est un
sous-graphe de G non séparable
maximal.
Théorème 7 : Un sommet s d’un graphe simple connexe G est un point d’articulation de G si et seulement si il existe deux sommets s’ et s’’ distincts de s tels que s appartienne à chaque chaîne élémentaire joignant s’ et s’’.
Théorème 8 : Soit a une arête de G. Alors les propositions suivantes sont équivalentes :
· a est un pont
· a n’appartient à aucun cycle (élémentaire !) de G
· Ils existent deux sommets s et s’ de G tels que l’arête a appartient à toute chaîne élémentaire joignant s et s’.
III-4 Graphes particuliers:
Définition 27 : On appelle bipartition de G la donnée d’une partition de S en deux sous-ensembles X et Y telle que toute arête de G a l’une de ses extrémités dans X et l’autre dans Y. Si G admet une bipartition on dit qu’il est biparti.
Théorème 9 : Un graphe est biparti si et seulement si il ne contient aucun cycle de longueur impaire.
Définition 28
: On appelle arbre un graphe
simple connexe sans cycle.
On appelle forêt un graphe simple sans cycle.
Lemme 1 : Tout arbre d'ordre n≥2 possède au moins deux sommets pendants.
Théorème 10 : Soit G=(S,A) un (n,p)-graphe simple. Les propriétés suivantes sont équivalentes.
· G est un arbre
· Il existe une unique chaîne élémentaire joignant deux sommets quelconques de G.
· G est connexe et n=p+1
· G est acyclique et si on joint tout couple de sommets non adjacents par une arête a, alors G+a possède exactement un seul cycle.